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11e Rencontres francopsies : Féminité, Tabous et Psychiatrie

16 mai - 09:00 / 20 mai - 18:00

Qu’est-ce-que la féminité ? Trop souvent objet de jugements péremptoires, elle laisse à penser que la question n’est jamais vraiment maîtrisée. Le terme « féminité » est si ubiquitaire que chacun pourrait en donner sa propre définition au prix d’approximations et de malentendus. Du coup, parler de féminité nous précipite dans de vastes réflexions et interrogations Existe-t-il une définition de la féminité qui ferait l’unanimité ? L’énigme, qu’elle constitue pour d’aucuns, fait-elle obstacle ? Sans doute, par la peur qu’elle inspire, source des tabous qui la contraignent et participent de l’imprécision du sujet.
Quels sont les risques, les superstitions, les haines de la part de ceux et celles qui ne la supporteraient pas ? Quels sont les ressorts des oppresseurs de la féminité qui s’en prennent aux sujets féminins ? Qu’est-ce que les censeurs ne veulent pas voir en elles ? Les atteintes faites aux femmes et aux petites filles sont souvent cachées, source de ségrégation, de honte, pour les victimes. Quelles sont les causes des violences faites aux femmes : préjugés archaïques tant au niveau du psychisme que dans les histoires familiales ou, pire, sociétales ?
Nous aborderons les tabous qui viennent atteindre la féminité jusqu’à se transmettre à travers les générations. Les atteintes au féminin sont responsables de souffrances et de pathologies mentales. Cela commence par ces manifestations biologiques les plus évidentes, naturelles, les menstruations. Ces périodes récurrentes sont entourées de préjugés, de croyances traditionnelles telles que l’impureté, pouvant conduire jusqu’à la déscolarisation ou l’exclusion du foyer le temps de leur durée. Un sentiment de honte, une souffrance psychique peuvent en découler. La femme semble être réduite aux lois de la reproduction qui devraient canaliser sa vie. Traditionnellement, la féminité est associée à la maternité, comme représentant son accomplissement et fondement de la famille. Dans ce contexte par exemple, la survenue des menstruations peut entraîner une précipitation nuptiale. Un des tabous concerne au premier plan la sexualité, la virginité étant considérée comme première condition pour assurer la pureté de la reproduction. Les violences liées à l’honneur sont commises principalement à l’égard des femmes et se fondent sur des traditions où priment un système patriarcal de la famille et la répression de la sexualité féminine. Les hommes risquent quant à eux de subir des violences liées à l’honneur lorsqu’ils ne répondent pas au rôle social que la société attend d’eux, tel que de tuer une jeune fille enceinte avant le mariage.
Ce n’est qu’après la ménopause que les femmes peuvent, dans certaines cultures, accéder à un statut social plus valorisant. Mais ce statut peut parfois se retourner contre elles, par des accusations de sorcellerie par exemple.
Toutes les civilisations ont tenté de mettre au pas les femmes avec des justifications culturelles, idéologiques ou religieuses telles que l’interdiction de l’IVG aux USA, le repassage des seins au Cameroun, l’excision et l’infibulation dans de nombreux pays, le bandage des pieds en Chine. Citons aussi la Russie qui dépénalise les violences domestiques pour éviter la « destruction de la famille » sous la pression du pouvoir et de l’Église orthodoxe. Quant au viol, il est souvent considéré comme un acte inévitable dont les femmes seraient responsables du fait de leur faiblesse ou de leur comportement aux yeux des agresseurs.
Nous interrogerons les représentations et stéréotypes du féminin selon les cultures, selon les contextes culturels et politiques, les fondements cultuels de la différence entre féminité et masculinité et les ressorts sociaux des inégalités entre hommes et femmes. Nous tenterons d‘élaborer, en professionnels de la psychiatrie et de la santé mentale, des projets de lutte contre ces dérives anthropologiques, contre les atteintes faites aux femmes et des schémas de prise en charge des conséquences sur la santé mentale. Nous aborderons également le phénomène actuel sur les questions du genre, tant dans ses aspects sociologiques que dans ses implications avec l’appareil psychique.
ALFAPSY, en partenariat avec l’ATPEP, Association Tunisienne des Psychiatres d’Exercice Privé et avec l’ARESMS, Association de Recherche et Enseignement en Santé Mentale de Sfax, se réjouit d’accueillir le maximum de professionnels du champ de la psychiatrie et de les associer à toutes ces ces réflexions, abordées sans tabou, aux 11es Rencontres Francopsies à Sousse du 16 au 20 mai 2024.

Plaquette

Détails

Début :
16 mai - 09:00
Fin :
20 mai - 18:00
Site :
https://www.alfapsy-international.org/

Lieu

Sousse, Tunisie
Hotel Sousse Palace Tunisie + Google Map