PARENTALITE ET LIENS FAMILIAUX AU RISQUE DES VIOLENCES SEXUELLES

Journées nationales ARTAAS (Association pour la Recherche et le Traitement des Auteurs d’agressions sexuelles) – 10 et 11 Octobre 2024
POITIERS

ARGUMENT
La question des liens familiaux est quasi consubstantielle aux violences
sexuelles.
Une grande partie des violences sexuelles s’exerce entre auteurs et victimes
au sein de la famille restreinte ou élargie.
Par ailleurs, même si ces violences s’exercent hors famille, il existe toujours
des répercussions majeures sur celle-ci.
La question du maintien du lien familial, conjugal et parental se pose donc
systématiquement : comment va réagir la famille au dévoilement des faits, à la
condamnation de l’auteur(e), à une incarcération souvent longue ?
Le parent agresseur serait t-il soutenu par son conjoint(e) ? Et si oui
pourquoi ? Pourra t-il/elle encore être un père/une mère pour ses enfants, que ceuxci
soient les victimes ou non ?
Quel sera le devenir de(s) l’enfant(s) victime(s) et des autres enfants dans on
lien par le parent agresseur, avec l’autre parent, avec la fratrie ?
Y a t-il un intérêt (et pour qui, pour quoi?), nécessité, possibilité de
reconstruction d’un lien parental dans un tel contexte ?
La loi statue régulièrement sur le retrait de l’autorité parentale en cas de
condamnation pour des violences intrafamiliales.
Ces décisions de justice provoquent parfois des incompréhensions chez les
auteurs quand elles s’appliquent au reste de la fratrie (non victime directe).
Privés légalement et destitués symboliquement de leur place parentale,
que devient ce lien aux enfants victimes et non victimes, du point de vue du parent
agresseur comme celui de l’enfant victime ou non victime ?
En tout état de cause, la question des liens familiaux, qu’elle soit abordée
en amont (existence préalable de dysfonctionnement dans ces liens, et leur
participation aux passages à l’acte, surtout incestueux) et/ou en aval (conséquences
d’un passage à l’acte, intrafamilial ou non, sur les liens familiaux) se pose et doit
nous interroger dans la prise en charge tant des auteurs que des victimes.

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