Gérard MEVEL, 2009

«  Les soeurs PAPIN » 

Jeudi de l’Apsyfa du 22 janvier 2009 – Thème : Le fraternel dans la tourmente

Introduction

Christine et Léa Papin sont les actrices, en dyade fraternelle, d’un double meurtre, celui de leur patronne Madame Ancelin, la mère et mademoiselle, sa fille. Dyade contre dyade, en ce 2 février 1933 dans la ville du Mans. Ce fait divers exceptionnel par la violence des faits sera, aussi, le support de clivages et conflits. Conflit entre des experts tous d’accord pour affirmer la normalité des deux inculpés et le docteur Lacan qui affirmera une psychose paranoïaque et une « folie à deux ».

Les conclusions des experts déplaçaient le débat sur la place publique et clivaient l’opinion entre ceux qui les voyaient comme des monstres ou des dégénérées et ceux qui voyaient en elles des victimes de la société bourgeoise. Des bonnes que l’on méprise… et que Jean Genet mettra en scène.

Lacan a tenté des explications du côté de la pathologie et de l’intra-psychique. On lui avait donné tort, les faits lui donneront raison.
Enfin, entre la place publique et la niche de l’intime, il y a la sphère privée, celle qui correspond surtout à notre clinique de thérapeute de famille. Certes, elle fut en partie abordée par Lacan qui évoquera un concept français du 19éme siècle, à savoir « le délire à deux ». Nous ne sommes pas, pour autant, dans une clinique du lien ni dans les enjeux des dyades. N’oublions pas que, dans cette histoire là, il s’agit du meurtre d’une dyade par une autre dyade et que les deux sont, à votre guise, mono ou homosexuelles.

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